2008
Dans un article de 2008 sur la Psychogénéalogie et Anne Ancelin-Schutzenberger (à lire), Nicolas Gauvrit avait expliqué les termes de tempérament, personnalité, et comportement :
"Tempérament et gènes
Les psychologues distinguent le tempérament, la personnalité, et les comportements.
Le tempérament, largement inné, est une tendance. On peut avoir un tempérament timide, ou violent, mais ça ne veut pas dire qu’on aura une personnalité timide ou violente.
La personnalité est une adaptation du tempérament au monde. Certaines personnes de tempérament timide seront très sociables, d’autres non.
Le comportement est une expression de la personnalité, et là encore la même personnalité peut donner des comportements différents. Une personnalité agressive pourra ainsi s’exprimer par des actes criminels, une carrière politique ou le sport.
Si le lien est étroit entre génétique et tempérament, il l’est nettement moins entre génétique et comportement : la pédophilie n’est pas génétique."
1945
Ces définitions sont à rapprocher/opposer à celles de René Le Senne dans son Traité de caractérologie, où le caractère est inchangeable, et la personnalité est le résultat face au monde, peut-être pas tout à fait figé. Ce traité était le premier livre de psychologie que j'avais lu (... en 1976) et son passage en gras ci-après avait bien occupé mes réflexions :
"Caractère et personnalité sont par suite les deux extrémités d’une relation comparable à celle d’une forme et d’une matière. Au cœur de cette relation unissant le caractère et la personnalité est un centre actif, que l’on dit libre pour marquer qu’il aurait pu et pourrait encore spécifier le caractère par une autre personnalité. C’est à ce centre actif que nous réserverons le nom de moi. — Dans le système constitué par ces trois termes, le caractère peut être comparé à un instrument, une machine à écrire, un piano ; la personnalité, à la lettre écrite, au morceau de musique qui en sont tirés et restent comme portés par l’instrument dont l’exercice prévisible les conditionne ; le moi est alors le dactylographe ou le pianiste. C’est en tant qu’il use de sa liberté qu’il est le moi ; mais cette liberté n’est pas capable de n’importe quoi, elle est équipée, serrée et limitée, de façon congénitale et permanente, par le caractère : elle a engendré et ne cesse de susciter une personnalité toujours susceptible de croître ou de déchoir."
Liens
- Psychogénéalogie dans l’étrange lucarne - Numérologie, fantômes et psychanalyse…. Nicolas Gauvrit. Sciences & Pseudo-sciences n° 282, juillet 2008
- Le Senne, R. (1945). Traité de caractérologie (7e Ed. 1963). PUF.
Photo
- Soren Rajczyk : Golden Beauty. Licence CC-BY