Une étude de Ment et al. [1] affirme que sur 296 enfants prématurés suivis jusqu'à l'âge de 8 ans, 45% ont montré une augmentation de 10 points ou plus entre 36 et 96 mois, et 12,5% une augmentation comprise entre 5% et 9%.
Cette étude annonce remettre en cause l'idée que le QI reste stable après la naissance, et que les dégâts liés à la prématurité sont irréparables. Elle pose cependant plusieurs problèmes, comme l'affirme Dr. Maureen Hack dans une interview à l'AP [2] : elle remarque en effet que les tests utilisés [3] “ne sont pas ceux qui mesurent les problèmes associés avec la prématurité, comme les déficits d'attention et la mauvaise coordination yeux-main“. Elle constate également que l'étude n'a pas utilisé de groupe témoin d'enfants non prématurés dans les mêmes conditions. On peut aussi remarquer que la stabilité du QI pendant les toutes premières années n'est pas démontrée, ce qui suffit à remettre en cause les résultats obtenus.
Bref, cette étude ne permet pas d'apporter d'éléments solides à un domaine de recherche pourtant prometteur : celui de l'influence des conditions environnementales sur le QI.
Notes
- Change in Cognitive Function Over Time in Very Low-Birth-Weight Infants Laura R. Ment, MD ; Betty Vohr, MD ; Walter Allan, MD ; Karol H. Katz, MS ; Karen C. Schneider, MPH ; Michael Westerveld, PhD ; Charles C. Duncan, MD ; Robert W. Makuch, PhD. JAMA. 2003 ;289:705-711 – 12 Feb. 03
- Preemies With Brain Damage Seen Improving – Lindsey TANNER – Associated Press – Posted on Tue, Feb. 11, 2003
- Peabody Picture Vocabulary Test-Revised (PPVT-R) et tests de QI