McGivern et ses collègues ont trouvé [1] que la vitesse de détection des émotions s'écroule à partir de 11 ans, et ne retrouve son niveau précédent qu' à 18 ans.
Pour ce faire ils ont mesuré les temps nécessaires à détecter des émotions à partir de mots, ou d'images de visages, chez 246 enfants entre 10 et 17 ans, et 49 jeunes adultes (18-22 ans). La courbe des temps de réaction a montré que leur augmentation commence vers 11 ans et se poursuit jusqu' à 15 ans, et qu'il y a un plateau entre 15 et 17 ans, les filles étant encore plus lentes que les garçons pendant cette période. L'hypothèse proposée par les chercheurs est que ce serait le développement de l'activité du lobe frontal pendant l'adolescence qui entraînerait une plus grande confusion.
Dans un article de New Scientist [2], Robert McGivern considère que cette difficulté à lire les émotions pourrait expliquer l'angoisse des adolescents. Il remarque cependant que ce pattern est peut-être lié à la culture, du fait que l'importance qui est accordée dans les sociétés occidentales à l'adolescence pourrait augmenter la confusion des adolescents. Sur ce dernier point, je recommande la lecture de Judith Rich Harris [3] et [4].