Un article de Mary Jordan du 2 juillet dernier dans le Washington Post [1] s’attaque au traitement et à la perception du viol au Mexique. Si la situation n’y est pas aussi tragique qu’au Nigéria (où les victimes sont parfois lapidées), il apparaît que les auteurs de viols n’y sont que très rarement condamnés, alors même que la victime peut subir des pressions policières. Dans un village de l’état du Guerrero, un ancien affirme que le viol "est plus un rituel de séduction qu’un crime" (d’où le titre de l’article de Jordan). Et en effet, si le violeur épouse sa victime toutes les poursuites sont arrêtées.
De nombreux éléments indiquent que le viol n’a pas été au cours de l’évolution humaine qu’une marque de dominance des hommes sur les femmes (comme l’affirment encore de nombreux sociologues), mais aussi (surtout ?) une stratégie de transmission des gènes. Lors de la conférence annuelle de Londres en Juin 2001 de la société scientifique Human Behavior and Evolution, Jon et Tiffany Gottschall (St Lawrence University, Canton, New York), ont rapporté avoir trouvé un taux de fécondation plus que doublé par le viol : dans leur étude 8% des femmes violées n’utilisant pas de moyen de contraception ont été fécondées, alors que le taux moyen pour un acte sexuel isolé avec consentement n’est que de 3,1% [2]. Robert Wright écrivait [3] : Nous sommes fabriqués pour être des animaux efficaces, pas des animaux heureux.
- JORDAN, Mary (2002) : In Mexican villages, rape can be called a courting ritual. The Washington Post Tuesday, July 2, 2002
- GOTTSHALL, John & Tiffany (2001). Press release du 23 Juin 2001. New Scientist
- WRIGHT, Robert (1994). L’Animal Moral. Ed. Michalon. 1995. v.o. : The Moral Animal, Evolutionary Psychology and Everyday Life. Etats-Unis. 1994.