Référence
Bonin, P. (2017). Tous descendants de chasseurs-cueilleurs ! Nos cerveaux le savent…. France: Edilivre. 306p. ISBN :978-2414092826
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Présentation
Le nouveau livre de Patrick Bonin (Professeur à l'Université de Bourgogne), Tous descendants de chasseurs-cueilleurs ! Nos cerveaux le savent…, a pour objectif de donner une vision complète des domaines de la psychologie évolutionniste à travers la présentation, et l'explication, des études publiées.
L'auteur l'explique page 91 (italique d'origine) :
"Cet ouvrage diffère des rares ouvrages disponibles en français sur la psychologie évolutionniste en ce qu’il est focalisé sur des études expérimentales autour des grandes thématiques de la psychologie évolutionniste : survivre, séduire un partenaire, avoir une descendance. Il se veut moins centré sur les théories de la psychologie évolutionniste que d’autres ouvrages ont pu développer comme celui de Philippe Gouillou (2014) intitulé « Pourquoi les femmes des riches sont belles ? » ou encore la traduction française de l’ouvrage de Lance Workman et Will Reader (2007) : « Psychologie évolutionniste ». Le présent ouvrage est sans doute moins ludique que le petit livre de Mark Nelissen (2015) intitulé « Darwin au supermarché : Comment l’évolution influence nos comportements quotidiens », qui lui, évoque des thématiques de psychologie évolutionniste au travers d’anecdotes puisées dans le quotidien, mais ce dernier ne fournit malheureusement pas de références explicites à des études scientifiques publiées. En clair, l’objectif du présent ouvrage est de présenter comment certains questionnements fondamentaux sont abordés dans des études expérimentales de psychologie évolutionniste.
Bonin, 2017 p 9
Pour ce faire il est construit autour de 4 grands thèmes (voir sommaire ci-après) : I – Concepts-clefs de la psychologie évolutionniste ; II – Survivre ; III – Trouver un partenaire et avoir une descendance ; IV – Critiques de la psychologie évolutionniste. On remarque que si les I et IV sont au niveau méta (concepts et critiques de l'Evopsy), la vraie séparation est entre la survie et la descendance (et donc la recherche de partenaire), ce qui correspond bien au trade-off2 habituellement constaté. Ces chapitres sont divisés en sections et sous-sections, qui présentent en quelques lignes la synthèse d'études (plus de 180 en tout).
Le gros du livre fait 239 pages (pp 15-253), et est complété de 6 pages d'avant-propos (pp 7-12) de plus de 41 pages de sources (pp 255-295), de 3 pages de glossaire, et de 4 pages de sommaire détaillé (pp 301-304).
En exergue avant chaque chapître, l'auteur cite Michel Onfray (Cosmos, 2015), et même Spinoza avant le chapitre 4 :
Chapitre 1 (p 13) : "Mais ce singe, nous le sommes encore et nous le serons toujours, quoi que nous fassions."
Chapitre 2 (p 35) : "La nature n’est ni bonne ni mauvaise."
Chapitre 3 (p 98) : "En ce sens, je suis darwinien : je sais qu’il n’y a pas de différence de nature entre les hommes et les autres animaux, seulement des différences de degré (…)"
Chapitre 4 (p 241) : "Troubler, désarçonner ne suffit pas à convaincre."
Et : "Ne pas railler, ne pas déplorer, ne pas maudire, mais comprendre" Baruch Spinoza (1632-1677)
Avis
Tous descendants de chasseurs-cueilleurs ! Nos cerveaux le savent… est un excellent livre : à lire !
Son style est facile à lire, et les études sont très bien synthétisées et mises en relation les unes avec les autres. Si (contrairement à moi) vous ne vous plongez pas dans toutes (ou presque) les études citées, il peut se lire assez rapidement.
Donc, si (comme moi) vous aimez avoir d'abord une approche théorique qui vous offre un cadre logique cohérent pour mieux analyser les études, alors je conseille de lire d'abord Pourquoi les femmes des riches sont belles, sinon il vous permettra très agréablement de vous construire progressivement votre compréhension en vous basant sur une remarquable base d'études très bien présentées.
Extraits
"Zagorsky (2016) a examiné les scores obtenus à un test de QI d’une cohorte de femmes dont la couleur des cheveux variait, à partir des données du National Longitudinal Survey of Youth datant de 1979, enquête qui avait suivi des milliers de personnes de 14 ans à 21 ans. Les blondes présentaient les QI les plus élevés avec une moyenne de 103.2. Suivaient les châtains (102.7), les rousses (101.2) et les brunes (100.5) (La différence entre les scores moyens des blondes et des châtains n’est pas statistiquement significative ; elle l’est entre les QI moyens des blondes et des rousses, et entre ceux des blondes et des brunes.) Il est aussi intéressant de noter que les blondes sont aussi sur-représentées parmi les QI les plus élevés : 4.3 % d’entre elles ont un QI supérieur ou égal à 125 ; pour les châtains ce pourcentage est de 4 % et pour les rousses et les brunes, les pourcentages sont de 1.1 % et 0.2 % respectivement."
Bonin, 2017, pp 33-34
Rem : cette étude est analysée sur Douance : Le QI des rousses. Philippe Gouillou. Douance. 3 mai 2018
(...)
8.2 Quelles sont les tactiques utilisées pour retenir un partenaire ?
Des études (Buss, 1988 ; Buss & Shackelford, 1997 ; Shackelford et al., 2005) ont exploré différentes tactiques mises en œuvre pour retenir un partenaire au sein de couples mariés ou simplement en couple. Les tactiques de rétention correspondent à des comportements particuliers dont le but est d’éloigner un rival ou de dissuader un compagnon de s’aventurer. Les stratégies vont de la simple vigilance (e.g., appeler son compagnon de façon impromptue afin de vérifier avec qui il est) à des comportements violents (e.g., frapper l’individu (le mec !) qui tente de séduire sa compagne). Les hommes en couple s’engagent généralement dans des efforts de rétention particulièrement vigoureux quand leur compagne est jeune et physiquement séduisante (Kaighobadi & Shackelford, 2008 ; Pham, Shackelford, Holden, Zeigler-Hill, Hummel, & Memering, 2014). Au contraire, les femmes s’engagent généralement dans des efforts de retention particulièrement conséquents quand elles sont en couple avec des hommes qui ont une belle profession, des hauts revenus et qui sont ambitieux. Les hommes et les femmes varient quant aux tactiques utilisées. Les hommes, plus que les femmes, cherchent à montrer qu’ils ont des ressources, menacent ou commettent des actes de violence à l’endroit des rivaux. Plus que les hommes, les femmes vont redoubler d’effort pour mettre en valeur leur apparence physique, intentionnellement susciter de la jalousie chez leur partenaire, par exemple en flirtant avec un autre homme.
Bonin, 2017, pp 217
Quatrième de couverture
La psychologie évolutionniste ne cesse de nous rappeler que nous sommes tous descendants de chasseurs-cueilleurs qui ont réussi à résoudre des problèmes adaptatifs, comme trouver de la nourriture, se protéger des prédateurs, rencontrer un partenaire. Si nous pouvons l'ignorer en tant qu'individu, comme le présent ouvrage espère le démontrer à ses lecteurs, nos cerveaux le savent... La psychologie évolutionniste, en se penchant sur le passé de notre espèce, permet de mieux comprendre le pourquoi de nos comportements présents.
Ce livre est focalisé sur des études expérimentales (plus de 180 expériences relatées) de psychologie évolutionniste. Il s'adresse aux étudiants en psychologie et à toute personne curieuse de se familiariser avec l'approche darwinienne en psychologie.Patrick Bonin est professeur à l’Université de Bourgogne et membre honoraire de l’Institut universitaire de France (lauréat senior 2010). Il conduit des recherches au Laboratoire d'Étude de l’Apprentissage et du Développement (LEAD-CNRS UMR 5022) sur la production du langage, ainsi qu'en psychologie évolutionniste sur la mémoire épisodique.
Auteur de plus de quatre-vingts articles scientifiques, il a publié chez De Boeck, en 2013, un manuel intitulé Psychologie du langage : la fabrique des mots.
Sommaire simplifié
Le livre contient un sommaire beaucoup plus détaillé (jusqu'au niveau 4) pages 301-304
- Avant-Propos
- Chapitre – I – Concepts-clefs de la psychologie évolutionniste
- D’où vient la psychologie évolutionniste ?
- Concepts-clefs de la psychologie évolutionniste
- Chapitre – II – Survivre
- Se nourrir : manger… pour vivre !
- Se protéger des prédateurs
- Se protéger de certains êtres humains menaçants et de l’exclusion sociale
- Se protéger des agents pathogènes
- Se déplacer et choisir un habitat
- Se souvenir pour survivre… survivre pour se souvenir
- Chapitre – III – Trouver un partenaire et avoir une descendance
- Choisir un partenaire : la question des critères
- Séduire et être séduit
- Stratégies de rencontre pour « des partenaires d’une nuit »
- L’impact du cycle menstruel dans divers comportements liés à la sexualité et la reproduction
- Se mettre en avant
- Choisir le « bon » partenaire !
- L’évitement de relations sexuelles problématiques
- Garder un partenaire
- La descendance
- Chapitre – IV – Critiques de la psychologie évolutionniste
- Références bibliographiques
- Glossaire
Historique des versions
Date | Description |
---|---|
3 mai 18 | Ajout lien vers analyse étude de Zagorsky (2016) sur Douance |
1 mai 18 | 1ère mise en ligne |