Présentation
Si le taux de mortalité de la Covid-19 est assez faible, la principale inquiétude qu'elle provoque se situe au niveau des séquelles à long terme chez ceux qui ont été infectés, et cela tant aux niveaux physiques qu'à ceux cognitifs. Hampshire et al., 2020 ont mesuré ces derniers sur un grand nombre de Britaniques (84 285) et trouvé que les séquelles cognitives sont encore plus importantes que les physiques : (8,5 points de QI de perdu, soit 10 ans de vieillissement cérébral) et que si elles augmentent avec l'intensité de la maladie, elles existent dès les formes bénignes.
Comparaison séquelles cognitives et physiques
Détail des séquelles cognitives
Remarques
Une explication possible serait que la Covid-19 infecte disproportionnellement les personnes montrant déjà un plus bas QI, mais aucun élément actuel ne permet de la soutenir (il faudrait en plus qu'elle soit plus virulente chez les plus bas QI) et de nombreux patients se plaignent de "Brain fog" ("brouillard cérébral"). Aussi l'hypothèse la plus probable est que la Covid-19 a un impact sur le QI.
Il s'agit d'un "Preprint" ("avant publication") qui doit encore passer le "Peer review" ("évaluation par les pairs"), mais le niveau des chercheurs ayant signé l'article lui donne une forte crédibilité.
Traduction de l'Abstract
Des études de cas ont révélé des problèmes neurologiques chez des patients gravement atteints de la Covid-19. Cependant, il existe peu d'informations concernant la nature et la prévalence générale des problèmes cognitifs après l'infection ou sur l'ensemble de la gravité. Nous avons analysé les données des tests cognitifs de 84 285 participants au Great British Intelligence Test qui ont rempli un questionnaire concernant une infection à la Covid-19 suspectée et biologiquement confirmée. Les personnes qui s'étaient rétablies, y compris celles qui ne signalaient plus de symptôme, présentaient des déficits cognitifs importants si l'on tient compte de l'âge, du sexe, du niveau d'éducation, du revenu, du groupe racial et ethnique et des troubles médicaux préexistants. Ils étaient d'une ampleur considérable pour les personnes qui avaient été hospitalisées, mais aussi pour les cas bénins mais biologiquement confirmés qui n'ont pas déclaré de difficultés respiratoires. Des analyses plus fines des performances confirment l'hypothèse selon laquelle la Covid-19 a un impact multi-systèmes sur la cognition humaine.
Significance statement : Il est prouvé que la Covid-19 peut entraîner des changements de santé à long terme, au-delà des symptômes aigus, appelés "COVID à long terme". Nos analyses de l'évaluation cognitive détaillée et des données de questionnaires provenant de dizaines de milliers d'ensembles de données, recueillies en collaboration avec BBC2 Horizon, s'alignent sur le point de vue selon lequel la prise de la Covid-19 a des conséquences cognitives chroniques. Les personnes qui se sont remises d'une la Covid-19 suspectée ou confirmée obtiennent de moins bons résultats aux tests cognitifs dans plusieurs domaines que ce à quoi on pourrait s'attendre compte tenu de leur âge et de leur profil démographique détaillé. Ce déficit varie en fonction de la gravité des symptômes et est évident chez les personnes qui ne sont pas traitées à l'hôpital. Ces résultats devraient servir d'appel à la prudence pour des recherches plus approfondies sur les causes des déficits cognitifs chez les personnes ayant survécu à l'infection par le SRAS-COV-2.
Hampshire et al., 20201
Références
Hampshire, A., Trender, W., Chamberlain, S. R., Jolly, A., Grant, J. E., Patrick, F.,... Mehta, M. A. (2020). Cognitive deficits in people who have recovered from COVID-19 relative to controls: An N=84,285 online study. MedRxiv, 2020.10.20.20215863. doi:10.1101/2020.10.20.20215863
Historique des modifications
Date | Historique |
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30 janvier 2021 | 1ère Mise en ligne |
Notes
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Traduction depuis :
Case studies have revealed neurological problems in severely affected COVID-19 patients. However, there is little information regarding the nature and broader prevalence of cognitive problems post-infection or across the full spread of severity. We analysed cognitive test data from 84,285 Great British Intelligence Test participants who completed a questionnaire regarding suspected and biologically confirmed COVID-19 infection. People who had recovered, including those no longer reporting symptoms, exhibited significant cognitive deficits when controlling for age, gender, education level, income, racial-ethnic group and pre-existing medical disorders. They were of substantial effect size for people who had been hospitalised, but also for mild but biologically confirmed cases who reported no breathing difficulty. Finer grained analyses of performance support the hypothesis that COVID-19 has a multi-system impact on human cognition.
Significance statement There is evidence that COVID-19 may cause long term health changes past acute symptoms, termed ‘long COVID’. Our analyses of detailed cognitive assessment and questionnaire data from tens thousands of datasets, collected in collaboration with BBC2 Horizon, align with the view that there are chronic cognitive consequences of having COVID-19. Individuals who recovered from suspected or confirmed COVID-19 perform worse on cognitive tests in multiple domains than would be expected given their detailed age and demographic profiles. This deficit scales with symptom severity and is evident amongst those without hospital treatment. These results should act as a clarion call for more detailed research investigating the basis of cognitive deficits in people who have survived SARS-COV-2 infection.
Hampshire et al., 2020