Remarques
Ce que montre cette étude est que la limitation des ambitions est inscrite profondément dans notre cortex : les hommes moins beaux ne savent pas seulement intellectuellement qu'ils sont contraints de s'intéresser aux femmes moins belles, mais aussi au niveau même de leur cerveau.
Elle est donc à rapprocher de deux autres études déjà présentées sur Evopsy :
Chu et al. (2011), qui ont montré que, pour les relations à long terme, les femmes savent limiter leurs ambitions et préfèrent un homme beau (7/10 et plus) et moyennement aisé à un homme beau et très aisé, l'effet étant pondéré par leur perception de leur propre valeur.
Voir : Trop bien pour ellesFales et al. (2016), qui ont validé auprès d'un échantillon représentatif américain l'hypothèse que ceux qui se sentent en position de force sont plus exigeants sur le marché de l'accouplement.
Voir : Richesse et/ou Beauté ?
Référence
Morgan, L. K., & Kisley, M. A. (2014). The effects of facial attractiveness and perceiver’s mate value on adaptive allocation of central processing resources. Evolution and Human Behavior, 35(2), 96–102. doi:10.1016/j.evolhumbehav.2013.11.002
Traduction de l'Abstract
Les visages capturent des ressources cognitives, et les visages les plus beaux en capturent plus. Mais pour être adapative cette proportionnalité devrait être modulée par des propriétés de celui qui perçoit, incluant son propre niveau d'attractivité. Nous étudions ici l'allocation de ressources de traitement centrales chez des personnes de différentes valeurs sur le marché de l'accouplement (élevée, basse) face à des visages de différents niveaux d'attractivité (attractif, pas attractif. Nous avons tracé l'allocation de ressources en mesurant les Potentiels Evoqués (ERP) sur le scalp des hommes pendant qu'ils regardaient et évaluaient des images de visages de femmes. Comme attendu, le principal effet de l'attractivité a été que les visages attractifs provoquaient la réponse du cerveau la plus forte. Cependant, la valeur sur le marché du testé et l'attractivité de la femme interagissaient, les réponses du cerveau à des visages non attractifs étaient significativement plus importantes pour la condition basse valeur de marché que pour celle haute valeur de marché, tandis que les réponses aux visages attractifs étaient stables sur toutes les valeurs de marché. Ainsi, chez les hommes au moins, l'allocation de l'attention est modulée adaptativement par à la fois l'attractivité du visage cible et leur propre valeur marché. Plus un individu se perçoit attractif, moins de ressources de traitement apparaissent être consacrées aux visages non attractifs de son environnement.
Abstract
Faces capture cognitive resources, and more attractive faces capture more resources. But to be of adaptive value this proportionality should be modulated by properties of the perceiver, including their own level of attractiveness. Here we investigated the allocation of central processing resources for perceivers at different levels of mating market value (high, low) in response to target faces of different levels of attractiveness (attractive, unattractive). We tracked attention allocation by measuring event-related brain potentials (ERPs) from the scalp of men while they viewed and rated images of women's faces. As expected, a main effect of attractiveness was found such that attractive faces garnered the largest brain responses. However, perceiver's market value and target face attractiveness interacted, as brain responses to unattractive faces were significantly larger in the low-market-value condition compared to the high-market-value condition, whereas responses to attractive faces were stable across market values. Thus, for men at least, allocation of attention is adaptively modulated by both the attractiveness of a target face and their own market value. The more attractive an individual perceives themselves to be, the less processing resources they appear to devote to the unattractive faces in their environment.
Liens
- Richesse et/ou Beauté ?. Philippe Gouillou. Evopsy. 14 juillet 2017
- Trop bien pour elles. Philippe Gouillou. Evopsy. 14 January 2012