Un des co-auteurs de l'étude [1], Chris Tyler-Smith, a affirmé à l'UPI [2] que seul un homme de la lignée de Genghis Khan (c. 1162-1227) peut avoir eu un tel succès génétique. Pour arriver à un tel pourcentage, il faut en effet qu'à chaque génération chaque homme ait la possibilité d'avoir de multiples enfants, et donc que leur situation politique le permette. La stabilité de l'empire laissé par Genghis Khan et l'existence des harems remplissent les conditions requises. En fait, cet homme ne serait pas directement Genghis Khan, mais un de ses ancêtres paternels : des membres de la famille masculine de Khan ont en effet pu bénéficier de sa position. Et, en effet, c'est ce qu'indique l'étude : ses auteurs estiment que cet homme serait né quelques générations avant Genghis Khan, peut-être son grand-père paternel.
Dans son article pour l'UPI, Steve Sailer cite aussi Gregory Cochran [3] qui remarque qu'un tel succès reproductif implique que l'ancêtre ne souffrait pas de maladies génétiques récessives graves, sinon celles-ci auraient réduit la fécondité des descendants, ou seraient actuellement répandues dans la population, ce qui se saurait. Gregory Cochran ajoute à propos de Genghis Khan (ce qui conclut l'article de Steve Sailer) :
“Entre ce succès et le fait qu'il a conquis la plus grande partie du monde, on peut raisonnablement se demander s'il n'était pas un peu spécial génétiquement. Bien sûr, si on trouve son corps et que l'on peut extraire son ADN, à un moment du futur, on sera capable de cloner “le Guerrier Parfait”. Pensez-vous que le Department of Defense [4] voudrait une armée de Genghis Khans ?”
Il reste maintenant à estimer combien de personnes actuelles descendent de cet ancêtre par les autres chemins (incluant les femmes). Ce nombre doit probablement être extraordinaire : toutes les personnes de cette immense région descendent-elles de Genghis Khan ? Cela est possible, mais Tyler-Smith a précisé à Steve Sailer que le succès reproductif par les femmes a du être plus faible que celui directement paternel, du fait que dans ces sociétés patriarcales seule l'ascendance mâle offrait des avantages.
Notes
Zerjal, T., Xue, Y., Bertorelle, G., Wells, R. S., Bao, W., Zhu, S., ... Tyler-Smith, C. (2003). The genetic legacy of the Mongols. American Journal of Human Genetics, 72(3), 717–21. doi:10.1086/367774
Genes of history's greatest lover found ? Steve Sailer. UPI. 6 Feb. 2003.
Collaborateur de Paul Ewald dans la recherche des origines parasitaires des maladies psychiatriques.
Equivalent du Ministère des Armées aux USA.